Remarquable à plus d’un titre, le cimetière abrite également des tombes militaires dont 8 tirailleurs sénégalais, des soldats du Commonwealth et un soldat mort récemment en Afghanistan.

Tombe des Tirailleurs Sénégalais

En 1917, le paquebot  LE SEQUANA, converti en transport de troupes, transporte 665 personnes dont un contingent de 400 tirailleurs sénégalais en direction de Bordeaux.

Au matin du 8 juin 1917, il est torpillé par le sous-marin allemand U-BOOT SM UC-72 au large de l’île d’Yeu. 207 personnes dont 198 tirailleurs sénégalais disparaissent dans la catastrophe.

De nombreux corps ont été reversés sur les côtes françaises et notamment sur les îles.

Ainsi, le cimetière du Bois a recueilli les corps de 8 tirailleurs sénégalais.

Premier groupe de 9 tombes (8 Anglais et 1 Néo-Zélandais) 

Deux tragédies qui se sont déroulées durant la Seconde guerre mondiale sont à l’origine de la mort des soldats inhumés au Bois-Plage.

Le premier drame est celui du naufrage du RMS LANCASTRIA. En 1940, face à une armée allemande victorieuse, le Royaume-Uni décide de rapatrier ses soldats en réquisitionnant des paquebots tels que le LANCASTRIA en mouillage au large de Saint-Nazaire. Le navire peut accueillir 3 000 personnes, près de 9 000 soldats seront embarqués. Le navire est bombardé par les Allemands, il sombre en quelques minutes. Le nombre de victimes demeure inconnu, classé Secret défense jusqu’en 2040. Pendant plusieurs jours, les corps vont dériver jusqu’à l’île de Ré. Les soldats anglais (dont 5 combattants inconnus : 3 soldats, 1 marin, 1 aviateur) étaient à bord du RMS LANCASTRIA. Il y aurait eu environ 4000 victimes à la suite du naufrage.

Les trois combattants anglais identifiés sont les soldats Thomas TAYLOR et Jack WATTS (du Royal East Kent Regiment dit « The Buffs ») ainsi que le sergent David Meirion JONES. Enfin la dernière tombe est celle du sergent Douglas Huntly GORDON (Nouvelle Zélande), pilote de la Royal New Zealand Air Force (115ème escadron), décédé le 16/10/1942.

L’hélice conservée au cimetière du Bois-Plage-en-Ré est le témoin silencieux du second drame. Le 16 octobre 1942, un avion de type Wellington décolle du nord-est de l’Angleterre avec à son bord cinq aviateurs et un pilote. Ils ont pour mission de miner les côtes françaises face aux u-boot, les sous-marins allemands. L’appareil ne rentra pas de cette mission et les corps de trois des cinq aviateurs seront identifiés et enterrés sur l’île de Ré. Douglas, le pilote, repose au Bois-Plage-en-Ré, ses coéquipiers, à Sainte-Marie-de-Ré.

Deuxième groupe de 3 tombes de soldats Anglais

Dans ce carré sont enterrés les sergents Joseph JUMP et William John Norton TAYLOR ainsi qu’un soldat inconnu.

Tous trois étaient également à bord du paquebot RMS LANCASTRIA dont le naufrage est raconté ci-dessus.

Tombe du Sergent LEAKE

Non loin de la tombe des soldats anglais se trouve une tombe abritant la dépouille du Flight Sergeant de section William Eric LEAKE, décédé dans l’estuaire de la Gironde dans un accident d’avion le 13 août 1944, à l’âge de 30 ans.

L’avion était en mission pour attaquer les navires ennemis dans l’embouchure de la Gironde, une voie navigable majeure dans le sud-ouest de la France. L’avion Bristol Beaufighter LZ295 a été abattu par l’artillerie antiaérienne allemande dans l’estuaire de la Gironde. Le corps du sergent LEAKE a été récupéré et enterré dans le cimetière du Bois-Plage. Le corps du Flight Sergeant CROW n’a jamais été retrouvé.

Tombe des Prêtres

A l’entrée du cimetière, côté nord, se trouve la tombe de deux prêtres : Romain COLLIN et Charles ENRIA.

Romain COLLIN a été enterré en 1821 dans l’ancien cimetière de la commune qui était situé près de l’église.

Puis ses restes ont été exhumés en 1871 pour être enterrés dans la même tombe que celle de Charles ENRIA décédé en 1870.

La tombe initiale se trouvait au centre du cimetière, dans l‘allée centrale. En 1930, pour faciliter la circulation dans le cimetière, la mairie décide, avec l’autorisation de l’évêché, de déplacer la tombe à l’endroit où elle se trouve aujourd’hui.

On peut lire sur la pierre tombale l’inscription suivante :

ICI REPOSENT ROMAIN COLLIN PRETRE DECEDE EN 1821 ET CHARLES ENRIA PRETRE DECEDE EN 1870.

Il s’agit probablement de la plus ancienne tombe du cimetière.

Au pied de la tombe s’élève une croix portant la date de 1685. Il est probable que cette croix provienne de l’ancien cimetière.

En effet, sur les registres paroissiaux de la paroisse, il est fait mention en 1712 d’une croix dans l’ancien cimetière.

La signification des différentes inscriptions figurant sur cette croix nous est à ce jour inconnue.

 

Symboles divers Funéraires

Dans le cimetière du Bois-Plage-en-Ré, on peut découvrir des monuments à l’antique, en forme de sarcophage, des colonnes tronquées, symbole de la mort prématurée, des mains croisées, images de la fidélité éternelle, mais également des chapelles, privilégiées par la bourgeoisie triomphante du XIXe siècle.

A l’origine, les tombes étaient souvent entourées de plots délimitant la concession, parfois reliés entre eux par des chaînes ou des barres de fer.

Plusieurs tombes sont ornées d’une colonne brisée pour symboliser la vie trop tôt écourtée (la colonne étant le symbole de la vie).

Sur quelques tombes, présence d’une couronne d’immortelles, symbole de l’immortalité de l’âme.

 

L’obélisque peut symboliser la mort d’un jeune homme ou d’un homme en pleine force de l’âge.

L’urne voilée est un symbole rappelant les vases antiques où les Anciens conservaient les cendres mortuaires ; on les appelle aussi urnes cinéraires et sont recouvertes du voile de la tristesse.

La guirlande de fleurs est symbole de félicité.

La poignée de main ou la représentation des mains jointes remonte à l’époque victorienne et représente un adieu à l’existence terrestre et l’accueil de Dieu au ciel. Cela peut également indiquer une relation entre le défunt et les proches qu’il a laissés derrière lui. Si les manches des deux mains sont masculines et féminines, la poignée de main, ou les mains jointes, peut symboliser le saint mariage ou l’unité éternelle d’un mari ou d’une femme. Parfois, la main sur le dessus ou le bras positionné légèrement plus haut que l’autre indique la personne qui est décédée la première et guide maintenant son être cher dans la vie suivante. Alternativement, cela peut indiquer que Dieu ou quelqu’un d’autre se penche pour les guider vers le Ciel.

La rose tenue par les mains jointes est le symbole de l’amour partagé.

 

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